Ingénierie de l’obsolescence

L’introduction massive des technologies complexes dans les systèmes les rend potentiellement très sensibles à l’obsolescence. L’obsolescence d’un composant/d’une technologie accroit automatiquement des risques opérationnels des systèmes dans la mesure où toute action de réparation ou d’évolution (retrofit et upgrade) devient difficile voire impossible. Tous les acteurs de la chaine de valeur, ainsi que les consommateurs, sont exposés à des risques fonctionnels (non-accomplissement des fonctions attendues) et non-fonctionnels (performances altérées) dus à l’obsolescence. La résolution des problèmes posés par l’obsolescence peut représenter des risques industriels accompagnés de coûts très importants. Les enjeux peuvent être structurés en deux dimensions :

  1. Problem-posing.

Les travaux antérieurs décrivent le phénomène d’obsolescence essentiellement comme un problème lié à l’indisponibilité ou l’inadéquation de composants (SD-22,2016), (NATO,2001), (Feldman and Sandborn,2007). Toutefois, il n’existe pas de modèles associés. Les travaux prévus de cette action devront permettre de proposer un modèle de données en s’appuyant sur les concepts de l’ingénierie des systèmes afin de définir les différents types de problèmes d’obsolescence et de raréfaction, (Zolghadri et al.,2020).

  1. Problem-solving.

Des méthodes de gestion réactives de l’obsolescence sont bien définies dans des rapports et GuideBooks tels que (SD-22,2016), (ISO 62404) ou (Bartles et al.,2012), même s’il reste encore des problèmes à résoudre, comme les conditions de stockage de longue durée des composants. Des champs d’investigation prometteurs relèvent des méthodes proactives et stratégiques (Sandborn,2013).

Les pistes de recherche que nous avons actuellement identifiées sont donc :

-Gestion réactive :

 -1- Stockage longue durée des composants électroniques. [Boissie,2019]

 -2- Définition et estimation des coûts totaux de gestion d’obsolescence

-Gestion proactive :

  • Prédiction du degré de l’obsolescence. (Jennings et al.,2016), (Zolghadri et al.,2020) (Thèse en cours de Mme Imen Trabelsi, Quartz-Supméca)
  • Définition et estimation des risques (fonctionnels et altération de performance) d’exposition d’un système à l’obsolescence de composants/fonctions/technologies. (Thèse de Mme. Sophia Salas, ISAE-Supaéro / Quartz-Supméca)

-Gestion stratégique :

  • (re-)Conception de systèmes résilients à l’obsolescence. (Thèses de Mme. Sophia Salas, ISAE-Supaéro / Quartz-Supméca et Amel Soltane, Quartz-Supméca)

Institut Français de l’Obsolescence

Fort du constat selon lequel, l’obsolescence et ses conséquences devront être traitées avec le plus grand soin en y associant des travaux de recherche académique, mais aussi des pratiques industrielles, Kevin Boissié, Sid-Ali Addouche ainsi que Marc Zolghadri ont créé en décembre 2018, l’« institut national de l’obsolescence », l’IFO est une association loi 1901 à but non lucratif.

Marc ZOLGHADRI (SUPMECA), Sid-Ali ADDOUCHE (Paris8/IUT de Montreuil)